SENNA-PROST
: le combat du siècle
Quand
les deux meilleurs pilotes de leur génération se rencontrent et que
l’objectif de chacun et de battre l’autre, cela ne peu que donner que du
spectacle et un grand, très grand moment de F1. Le point culminant de ce
duel de titan eu lieu chez McLaren, où les deux champions se retrouvèrent
coéquipier et se lutèrent dans un combat aussi somptueux que féroce.
Saison
1988
En 1984, lorsque le jeune prodige Ayrton Senna arrive en formule 1, il n’a
qu’une idée en tète : gagner ! Dans son esprit, tout est clair : pour
qu’il
soit content de son grand prix, il doit réaliser la pôle, le meilleur tour
et la victoire ! Ayrton est un gagnant et il repère, dés son entrée dans la
discipline, qui est en mesure de l’empêcher d’être champion. Nelson
Piquet,
Niki Lauda, aucun de ces pilotes ne sera toujours au plus haut niveau quand
il se battra pour le championnat. Mais il y en a un, un Français, qui risque
de lui mettre des bâtons dans les roues : Alain Prost.
Quand Ayrton arrive en F1, Alain entame sa 4ème saison et a déjà remporté de
nombreuses courses. L’année précédente, il fut 2ème, derrière Nelson
Piquet.
Ayant signé avec McLaren pour la saison 1984, il comptait bien remporter son
premier titre.
Cette saison 1984 vit Senna s’illustrer au volant de la peu compétitive
Toleman, avec laquelle il fit des prouesses. Au même moment, Prost se
battait pour le championnat mais échouât d’un fil face à son équipier de
l’époque : Niki Lauda. Prost rata le titre de … 0,5 point ! Une différence
minime qui augmenta encore le désir de vaincre du Français.
Les 2 saisons suivantes virent Prost rafler 2 titres de champions du monde,
alors que Senna était parti chez Lotus et terminait régulièrement dans les
points. C’est chez Lotus que le Brésilien fit connaissance avec les gens de
chez Honda. En 1987, les 2 champions se retrouvèrent avec un matériel plus
ou moins égal : Prost avec une excellente McLaren mais un moteur TAG-Porche
pas terrible alors que Senna avait un excellent moteur Honda mais une Lotus
laissant à désirer. C’est à la fin de cette saison 87 que le génie de Ron
Dennis intervint.
L’équipe McLaren possédait déjà le meilleur châssis du plateau et un des
deux meilleurs pilotes. Il fit d’une pierre deux coup : il engageât Ayrton
Senna, l’autre champion, et du même coup Senna fut un argument de choc pour
signer un contrat avec Honda, le meilleur moteur disponible. Pour la saison
1988, toutes les conditions pour le duel tant attendu étaient réunies.
L’équipe McLaren domina le championnat de bout en bout : 15 victoires sur 16 !
Le championnat allait donc se jouer entre les deux équipiers.
A l’aube de leur cohabitation, les deux hommes se portaient un respect
mutuel, qui se transforma peu à peu en une relation froide et distante,
jusqu’à devenir une sorte de haine discrète. A la fin de la saison 1989, ils
ne s’adressaient la parole uniquement par l’intermédiaire de leur mécanicien
Une des raisons qui peu provoquer de vives tensions dans une équipe est le
favoritisme. Si l’un des pilotes a l’impression, justifiée ou imaginaire,
que son équipier profite d’un traitement de faveur, les tensions au sain du
team peuvent devenir insupportables. Même si McLaren fournissait un matériel
absolument identique à ses deux pilotes, Prost accusait Honda de fournir de
meilleurs moteurs à Senna quand ce dernier était plus rapide que le
Français.
Au grand prix de St Marin 1989, un accord était prix disant que celui qui
était en tète à l’approche du premier virage resterait devant jusqu’à la
fin
du premier tour. Au départ, c’est Prost qui était devant mais Senna passa
outre les consignes et prit la tête de la course. Alain était fou de rage et
exigeait une discussion franche pour mettre les choses au point. Il alla
trouver Ron Dennis et mit une pression énorme pour avoir des excuses. Quand
Ron supplia Ayrton de s’excuser, celui-ci éclata en sanglot et pleura des
larmes de rage.
A Suzuka, la dernière course de la saison 89, Prost déclara qu’il était
bien
décidé à ne pas se laisser faire et qu’il n’ouvrirait pas la porte à
Senna
si celui-ci voulait provoquer un accident. Au premier virage, les deux
voitures s’accrochèrent et partirent dans l’échappatoire. Senna reparti,
grâce à l’aide des commissaires et rentra au stand pour réparer sa voiture
alors que Prost sorti de sa monoplace et abandonna, alors que sa voiture ne
souffrait d’aucun dommage. Senna remporta la course mais il fut disqualifié
pour avoir été aidé. Prost fut déclaré champion du monde et quitta l’écurie
McLaren pour aller chez Ferrari.
Suzuka
1989
La fin de saison 1990 ne fut pas plus glorieuse. Les deux adversaires
étaient toujours en bataille pour le titre lors de la dernière course, à
Suzuka. Senna réalisa la pôle devant Prost mais les ce résultat fut annulé
par la FIA et son président, Jean-marie Balestre. En rage, Senna voulu a
tout prix passer la Ferrari au premier virage, et accrocha Prost comme
l’année précédente sauf que cette fois, c’est lui qui fut déclaré champion
du
monde. Ayrton s’expliqua par la suite : il s’estimait trompé par la FIA
pour
avoir perdu sa pôle et estimait qu’il avait gagné la course l’année
précédente et donc qu’on lui avait volé son titre. Cette course clôtura de
façon bien décevante ce choc de titans.
Suzuka
1990
En 1991, Ayrton décrocha le titre sans trop de difficulté, car ses
adversaires n’étaient pas à la hauteur. La Ferrari, que Prost qualifia de
"camion", n’a jamais été en mesure de remporter une course. A la fin
de
cette année là, Prost fut viré de la Scuderia mais il continua à être payé
pour ne pas piloter dans une autre équipe. A partir de 1992, ce sont les
Williams et leur moteur Renault qui font la loi. Mansell décroche la
couronne mondiale alors que Senna se bat avec sa McLaren peu compétitive et
que Prost est absent des circuits.
Prost revint en 93, pour ce qui fut peut-être la plus belle et la plus
mémorable saison des deux champions. Prost décrocha le titre avec Williams,
peu de temps après l’annonce de sa retraite définitive. Senna termina 2ème,
loin derrière son rival mais après avoir réalisé une pôle et 5 victoires,
ce
qui est un véritable exploit au vu des performances de sa voiture.
La belle histoire de ces deux pilotes se termine lors du Grand prix
d’
Australie, le dernier de la saison. Ayrton signa son unique pôle de la saison
et remporta la course. Alain termine deuxième, c’est la dernière course de
sa carrière et il décroche son 4ème titre mondial. Les deux hommes tombent
dans les bras l’un de l’autre sur le podium. Alain tend la main vers Ayrton,
celui ci la prend chaleureusement et le tire vers la première marche du
podium. En conférence de presse, Ayrton déclare que son attitude reflète ses
vrais sentiments et qu’il regrettera énormément son vieil ennemi. Prost fait
de même.
1993
Quelques mois plus tard, Ayrton décède à Imola, le jour noir de la F1
moderne. Le plus bel hommage qui lui fut fait, c’est Alain Prost lui même
qui déclara : « Ayrton m’a aidé à repousser mes limites. Sans lui, je
n’aurais jamais été ce que je suis. Aujourd’hui, ce n’est pas un concurrent
que j’ai perdu, mais mon plus grand ami … »
Hugues
Renard, alias hyoux
© Didier ANDLAUER - http://www.formule-1.fr.st - Page créée le 23/07/2002. Dernière modification le 24/07/2002 .